C'est la tradition, et même en Espagne, l'Amicale des français célèbre l'arrivée du Beaujolais nouveau le 3ème jeudi de novembre.
Ce jeudi 16 novembre, une soixantaine de personnes se sont retrouvées au restaurant Sa Brasa, l'occasion de goûter ce nouveau millésime pour la 1ère fois et de partager un moment convivial.
Ce millésime 2023 se distingue par une robe brillante pourpre. Une jolie ronde de petits fruits rouges avec une touche de bonbon anglais ! Un fruité croquant, frais et gourmand qui se prolonge délicieusement…un Beaujolais Primeur éclatant !
Cette année, si la météo n'a pas aidé la période des vendanges, celle de l'été a réservé de belles promesses avec l'espoir d'un vin rond, fruité et peu chargé en alcool. Pourtant, si l'arrivée du beaujolais nouveau est espérée par tous ceux qui attendent une bonne occasion de faire la fête, les amateurs de vin n'en relèvent que très rarement la qualité et la profondeur du goût...
Tout commence en 1951, lorsque les régions productrices de vin à consommation précoce sont autorisées à commercialiser immédiatement leurs produits sur le marché. Le vin primeur des AOC Beaujolais et Beaujolais Village va profiter de cet arrêté pour être distribué et bu en quelques semaines après la fin des vendanges. Auparavant, les débitants de vin de la région lyonnaise avaient l'habitude d'acheter ce vin à peine fermenté directement dans les vignobles du coin pour les revendre à leurs clients. Une habitude qui va vite se perdre avec l'extension du marché. Les lois de 1967 et de 1985 fixent les dates officielles de sa commercialisation : d'abord le 15 novembre à minuit, puis le troisième jeudi du mois de novembre. Dès lors, le beaujolais nouveau devient synonyme de premières dégustations de l'année et une occasion de se retrouver autour d'un verre.
Dans les années 1980, les producteurs prennent conscience du filon commercial : d'une boisson modeste, peu chargée en alcool, ils ont cherché à faire un produit plus tendance, avec pour objectif de faire ressortir les arômes de fruits rouges. Le recours aux levures artificielles pour accentuer les goûts de banane ou de violette, la macération pré fermentaire (pour colorer et aromatiser le vin) et la chaptalisation (procédé qui consiste à ajouter du sucre pour faire monter le taux d'alcool) deviennent presque systématiques chez les viticulteurs. Résultat : le beaujolais nouveau se standardise et, par la même occasion, se répand dans le monde entier. Annuellement,54 millions de bouteilles sont exportées dans le monde, dans plus de110 pays. Pourtant, depuis quelques années, certains producteurs de Beaujolais souhaitent faire marche arrière et revenir à des procédés plus naturels et traditionnels afin de retrouver les saveurs originelles du gamay noir, le cépage utilisé pour ce vin. Mais il sera difficile pour les producteurs du Beaujolais de se détacher de cette image marketing qui a fait la renommée de la région et du vin pendant des décennies.